2005-04-11
La source de Font Vive, Grospierres, 07
La très belle couleur bleue que prennent les eaux siliceuses, provient des suspension de la silice colloïdale, colloïdes qui diffusent préférentiellement les courtes longueurs donde.
Ce phénomène des eaux bleues existe aussi dans le cas démergence deaux karstiques. Les eaux circulant dans des karsts (calcaires) se chargent dions HCO3- et Ca++ en solution. Quand ces eaux arrivent en surface au niveau dune source, elles relâchent vers latmosphère un peu de CO2. Cette perte de CO2 qui peut être favorisée par la photosynthèse dalgues ou de bactéries photosynthétiques planctoniques déplace léquilibre des carbonates vers la droite, et entraîne un micro précipité de CaCO3 en suspension dans leau :
2 HCO3- + Ca++<=> CO2 + CaCO3 + H2O.
Dans certaines conditions, les particules de ce micro précipité ont la bonne dimension et la bonne concentration pour entraîner la diffusion de la lumière et donner à ces sources dexceptionnelles couleurs bleues. Les sources et lieux-dits sappelant "eaux bleues, source bleue " sont fréquentes en France dans toutes les régions calcaires, comme par exemple dans le bassin parisien à Tavers entre Orléans et Blois, dans le Jura près de Baume les Dames
Voici deux exemples de telles sources bleues : la Font Vive, près de Grospierres dans lArdèche, et la source de la Sorgues près de Cornus, au pied du Causse du Larzac dans lAveyron, à ne pas confondre avec la source de la Sorgue de la Fontaine de Vaucluse. Dans ces deux cas, il sagit de larrivée en surface dun réseau en forme de siphon dont la terminaison débouche au fond dune vasque. Il ny a aucune galerie horizontale "vide" dans laquelle un spéléologue pourrait saventurer sans équipement de plongée.
Le contexte géologique de cette source de la Sorgues, au pied des calcaires J2b (bathonien supérieur, jurassique moyen) formant le sommet du Causse du Larzac, calcaires très "lapiazé", avec doline, aven . Toute leau de pluie tombant sur ce plateau traverse le sol, se charge en CO2 (respiration des racines et des champignons et bactéries du sol, sinfiltre, traverse les dolomies et calcaires bathoniens J2a et J2b, dissout un peu de ces carbonates et ressort à la limite J2a /l7-6, limite correspondant à une limite calcaires bathonien /marnes toarciennes.