• Les eaux bleu de la Font Vive

    Exemples d'eaux bleues d'origine karstique :

    la source de Font-vive en Ardèche.

    Pierre Thomas

     

    Publié par

    Florence Kalfoun

    2005-04-11


    La source de Font Vive, Grospierres, 07

    La très belle couleur bleue que prennent les eaux siliceuses, provient des suspension de la silice colloïdale, colloïdes qui diffusent préférentiellement les courtes longueurs d’onde.

    Ce phénomène des eaux bleues existe aussi dans le cas d’émergence d’eaux karstiques. Les eaux circulant dans des karsts (calcaires) se chargent d’ions HCO3- et Ca++ en solution. Quand ces eaux arrivent en surface au niveau d’une source, elles relâchent vers l’atmosphère un peu de CO2. Cette perte de CO2 qui peut être favorisée par la photosynthèse d’algues ou de bactéries photosynthétiques planctoniques déplace l’équilibre des carbonates vers la droite, et entraîne un micro précipité de CaCO3 en suspension dans l’eau :

    2 HCO3- + Ca++<=> CO2 + CaCO3 + H2O.

    Dans certaines conditions, les particules de ce micro précipité ont la bonne dimension et la bonne concentration pour entraîner la diffusion de la lumière et donner à ces sources d’exceptionnelles couleurs bleues. Les sources et lieux-dits s’appelant "eaux bleues, source bleue …" sont fréquentes en France dans toutes les régions calcaires, comme par exemple dans le bassin parisien à Tavers entre Orléans et Blois, dans le Jura près de Baume les Dames…

    Voici deux exemples de telles sources bleues : la Font Vive, près de Grospierres dans l’Ardèche, et la source de la Sorgues près de Cornus, au pied du Causse du Larzac dans l’Aveyron, à ne pas confondre avec la source de la Sorgue de la Fontaine de Vaucluse. Dans ces deux cas, il s’agit de l’arrivée en surface d’un réseau en forme de siphon dont la terminaison débouche au fond d’une vasque. Il n’y a aucune galerie horizontale "vide" dans laquelle un spéléologue pourrait s’aventurer sans équipement de plongée.

    Le contexte géologique de cette source de la Sorgues, au pied des calcaires J2b (bathonien supérieur, jurassique moyen) formant le sommet du Causse du Larzac, calcaires très "lapiazé", avec doline, aven … . Toute l’eau de pluie tombant sur ce plateau traverse le sol, se charge en CO2 (respiration des racines et des champignons et bactéries du sol, s’infiltre, traverse les dolomies et calcaires bathoniens J2a et J2b, dissout un peu de ces carbonates et ressort à la limite J2a /l7-6, limite correspondant à une limite calcaires bathonien /marnes toarciennes.


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